CINÉ PARTAGE : « QU’EST CE QU’ON ATTENDS ? »

18 décembre 2019

par solleio

CINÉ PARTAGE : « QU’EST CE QU’ON ATTENDS ? »

Vous avez besoin d’un souffle d’humanité et d’espoir ? Vous avez envie d’une  d’alternative  au « chacun pour soi »  ? Venez donc voir le documentaire de la journaliste Marie-Monique Robin, 

Vendredi 10 janvier à 18h30, salle des fêtes de Sollies-Toucas.

Il s’appelle, « Qu’est-ce qu’on attend ? »

Car les alternatives existent, on peut faire autrement et dans tous les domaines. Ce film en fait la démonstration implacable. Creusant le sillon de Demain, celui de Ciryl Dion et Mélanie Laurent plébiscité par plus d’un million de spectateurs, qui en sont ressortis galvanisés et pleins d’énergie et d’envie de «faire». Mais tandis que ce dernier multipliait les exemples à travers le monde, Marie-Monique Robin n’en explore qu’un seul, en profondeur, et en France. 

affiche qu'est ce qu'on attnds

Le village alsacien d’Ungersheim est engagé à fond dans la transition écologique : jardins et cantine bio, maisons passives et biosourcées, parc d’activités photovoltaïque…  Et même voiture à cheval pour le ramassage scolaire. Une magnifique histoire d’hommes, de femmes et d’enfants, dont Marie-Monique Robin a fait un film magnifique. On en ressort gonflé à bloc.

Et l’on se dit : « et nous, qu’est-ce qu’on attend ? »

La question mérite d’être posée.

Qu’est-ce qu’on attend, au fait, pour reproduire le modèle d’Ungersheim ? 2 200 habitants, 13 kilomètres carrés et la première place du classement mondial des villes en transition. Ungersheim a entamé la sienne sans rien demander à personne, sous l’impulsion d’un maire qui s’est refusé à rester les bras croisés face au changement climatique.

En 2009, la commune, située à une vingtaine de kilomètres au Nord de Mulhouse met en place un programme de démocratie participative intitulé “21 actions pour le 21ème siècle”. Éducation, alimentation, travail, habitat, monnaie… La vie quotidienne des habitants a été totalement chamboulée par ces propositions. Cette transition poursuit plusieurs buts : l’autonomie intellectuelle et énergétique, et la souveraineté alimentaire. En clair, vivre mieux, produire localement, préparer l’avenir, “l’après-pétrole”.

Aujourd’hui, Ungersheim se chauffe et s’éclaire avec une énergie qu’elle génère elle-même à l’aide de panneaux solaires et d’éoliennes. Elle produit et consomme localement ses aliments, et les enfants vont à l’école en calèche. Avec un cheval.

DANS LA LIGNÉE DES TRANSITION TOWNS

Cette initiative s’inspire du mouvement des Transition towns initié au Royaume-Uni. Totnes, une ville du Sud de l’Angleterre, est la première transition town a avoir vu le jour en Europe, dès 2005. Le mouvement se développe depuis lors sous la houlette bienveillante de Rob Hopkins, un enseignant en permaculture. Il qualifie la transformation d’Ungersheim d’“unique au monde”, comme le rapporte transitionfrance.fr.

Pour observer ces évolutions, Marie-Monique Robin a passé l’année 2015 aux côtés des habitants d’Ungersheim. Dans la lignée du Demain de Mélanie Laurent et Cyril Dion (2015), elle en a fait un film qui met en valeur les solutions, plutôt que les problèmes. Sans culpabiliser son public, elle l’encourage, lui propose des alternatives. Le documentaire est entièrement narré par les habitants de la commune.

« Notre village est en transition. Pourquoi ? Car on n’a plus le temps d’attendre. D’ailleurs, qu’est-ce qu’on attend ? » Des habitants d’Ungersheim, commune rurale située à 15 km de Mulhouse, ouvrent le film sur ces quelques mots. Ils parlent au spectateur, gros plan, face caméra, fond noir. On fera leur connaissance un peu plus tard. Il y a Christophe Moyses, 48 ans, paysan-boulanger qui a choisi la permaculture et refusé de suivre les siens sur la voie de l’agriculture productiviste. Il reproduit et fait pousser des variétés de blé anciennes…

Démocratie participative et autonomie

Ungersheim fait figure de laboratoire grandeur nature du «mieux vivre».

Son maire, le bien nommé Jean-Claude Mensch («humain», en allemand), un ancien mineur au sourire bienveillant, entend rendre le village «autonome», en particulier en matière alimentaire eténergétique. Féru de justice sociale et d’écologie, élu depuis 1989, il fourmille d’idées et veut convaincre par l’exemple. Dès 2000, il a fait installer des panneaux solaires pour chauffer la piscine municipale, puis construit une chaufferie bois pour alimenter d’autres bâtiments, diminué de 40% la consommation de l’éclairage public, proscrit les pesticides et engrais pétrochimiques des espaces verts et terrains de sport, utilisé des produits d’entretien écologiques dans les équipements municipaux…

Agriculture et cantine bio et solidaire

La force du film de Marie-Monique Robin est de faire parler les acteurs de ce changement, de cette transition, sans filtre, sans commentaire. Ils livrent leurs motivations et leurs espoirs, parfois leur scepticisme de départ et leurs tâtonnements.

Il y a Jean-Sébastien, responsable de la régie agricole municipale, un ancien vétérinaire rebuté par la «médecine-business», qui a choisi de se reconvertir dans l’agriculture vivrière et locale pour des raisons éthiques. Afin de cultiver sans pétrole les terres mobilisées par la mairie, il s’est adjoint l’aide des chevaux de trait Richelieu et Cosack, chargés de labourer mais aussi d’assurer le transport scolaire en charrette.

Un retour en arrière ? Du tout, dit-il, «on s’inspire de choses qui ont été faites par le passé car elles étaient efficaces et qu’elles le sont toujours aujourd’hui, mais on n’essaie pas de montrer aux gens que c’était mieux avant, on pense à demain, et on sait que demain peut être mieux qu’hier et mieux qu’aujourd’hui».

«Qu'est ce qu'on attend ?», de Marie-Monique Robin.

Au lieu de consacrer les terres agricoles à la culture intensive de maïs destiné à l’exportation, l’idée est de réhabiliter les circuits courts et vertueux, pour assurer la sécurité alimentaire du village. Ici, «les Jardins du trèfle rouge», l’exploitation maraîchère de huit hectares, en bio évidemment, emploie une trentaine d’ouvriers-maraîchers en insertion, comme Céline, Sébastien ou Hayat. Céline, qui a vécu «la galère» au RSA, trouve du «plaisir» dans le fait de cultiver la terre : «Pour rien au monde je ne retournerais faire des heures de ménages.» Les légumes sont vendus soit au marché, soit sous forme de «paniers» hebdomadaires, ou alimentent la cuisine collective d’Ungersheim. Celle-ci, elle aussi «solidaire», prépare les repas des écoliers du village et de ceux alentour. Et les surplus du jardin sont transformés par la conserverie municipale en coulis de tomates ou ratatouille.

«Nouvelle fierté»

Christophe et Lili, eux, ont converti la ferme familiale en bio et sont devenus «paysans-boulangers». Ils cultivent des variétés anciennes de blé et de seigle et pétrissent un pain que l’on voudrait bien saisir à travers l’écran et dévorer. «Je ne supportais plus de travailler pour enrichir des entreprises chimiques, et je ne voulais plus travailler pour nourrir des animaux, je voulais nourrir des humains», témoigne Christophe. Il parle de «nouvelle fierté qui n’existait pas avant et qui est aujourd’hui assez rare dans les villages».

On suit aussi la construction de la maison passive de Muriel et Frank dans l’éco-hameau d’Ungersheim. Elle consomme très peu d’énergie, grâce à une excellente isolation, avec de très bons murs en bois et paille «high-tech». Les matériaux sont naturels et locaux, l’eau de pluie est récupérée. Et tous les copropriétaires du hameau se connaissent, ont réfléchi au projet ensemble et insistent sur la notion de partage, d’échange. La construction d’un mur pour s’isoler et se «protéger» de son voisin, très peu pour eux.

Et puis il y a Alice. Cette pétillante octogénaire a «encore toujours envie de tout, surtout d’être active» dans son village natal, «pour faire avancer les choses». Elle est ravie de pouvoir payer ses courses ou son coiffeur en radis. En radis ? C’est le nom de la monnaie complémentaire née en 2013, qui permet de soutenir l’économie locale et les commerces d’Ungersheim. Au fait, tout ça coûte-t-il cher ? Même pas. Au contraire. Depuis 2005, en plus d’avoir créé une centaine d’emplois et diminué ses émissions de gaz à effet de serre de 600 tonnes par an, la commune a économisé plus de 120 000 euros en frais de fonctionnement. Ce qui lui a permis de ne pas augmenter ses impôts locaux.

Voilà ! Si vous avez  envie de connaitre cette histoire de village…pas comme les autres, bienvenus !

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